nuisible potager - escargot

Parasites et nuisibles du potager : guides et conseils pratiques

Lorsque l’on l’on cultive son potager, on se rend vite compte que de nombreux invités non souhaités prennent place dans dans les plantes potagères, y trouvant les besoins nécessaires pour se développer et proliférer. Quels sont ces parasites et nuisibles et surtout, comment faire pour s’en débarrasser ?

Les parasites végétaux

Les moisissures et les champignons microscopiques se reproduisent au moyen de spores qui sont des cellules spécifiques comparables, pour simplifier, à des graines de plantes supérieures. Les spores sont très répandus dans le milieu végétal et résistent longtemps dans les conditions les plus difficiles pendant leur état de quiescence et recommencent à se multiplier activement dans des conditions favorables avec une humidité élevée, une température douce et peu d’aération. Lorsqu’elles entrent en contact avec les tissus végétaux, elles émettent un filament fin (hyphe) grâce auquel elles « s’enracinent » en se ramifiant à l’intérieur et à l’extérieur des tissus.

Dommages :

  • Taches sur les tiges, sur les feuilles et sur les organes souterrains, généralement dans des zones limitées.
  • Pustules et boursouflures au niveau des taches ; les altérations ont un aspect différent, d’une coloration brune, noire, verdâtre ou blanche, selon l’espèce de cryptogame responsable de la maladie ; les pustules s’ouvrent et laissent sortir des spores sous forme de poudre.
  • Flétrissement.
  • Dessèchement.
  • Croissance difficile.
  • Pourriture.
  • Déformation des organes touchés.

Comment lutter :

Il faut reconnaître le parasite en question pour utiliser un produit spécifique.

  • Produits phytosanitaires du groupe des anticryptogamiques : on trouve dans le commerce des préparations à action équivalente,
  • Désinfection du sol,
  • Traitement préventif du matériau de reproduction,
  • Élimination et destruction par le feu des parties immédiatement touchées.

Les bactéries qui attaquent vos végétaux

 Ce sont des organismes composés d’une seule cellule dotée d’un mouvement propre et visible uniquement au microscope. Ils pénètrent dans les plantes par des lésions ou des ouvertures naturelles et provoquent des dommages par l’émission de substances toxiques et la « digestion » des tissus végétaux.

Dommages :

  • Des taches jaunes et brunes sur les feuilles,
  • flétrissure,
  • obscurcissement, dessèchement de la partie aérienne,
  • ramollissement et pourrissement malodorant des organes souterrains,
  • excroissances sur le collet et sur les racines,
  • développement ralenti.

Comment lutter :

  • Désinfection du sol,
  • Désinfection des organes souterrains et des graines avec des produits antibiotiques ou d’autres produits spécifiques,
  • Destruction par le feu des parties malades.

Les viroses

 Ce sont des maladies provoquées par des virus, des organismes ultramicroscopiques qui se produisent uniquement à l’intérieur des cellules (végétales et animales). Elles pénètrent dans toutes les parties de la plante par des lésions, quelle que soit leur origine, et sont véhiculées par des insectes, par l’eau, par le vent et par la contagion provoquée par des plantes infectées, des outils, les mains et les vêtements des personnes.

Dommages :

  • Nanisme, jaunissement, courbure des pousses.
  • Grossissement, flétrissure, déformation, dessèchement, nécrose des feuilles.
  • Zones claires sur les feuilles et les fleurs.

Comment lutter :

  • Traitement direct impossible,
  • Lutte préventive par la destruction des plantes malades ou suspectes,
  • Exclusion de la reproduction de matériaux provenant de plantes touchées,
  • Utilisation de semences certifiées,
  • Lutte contre les insectes parasites,
  • Protection des plantes contre les agents atmosphériques,
  • Désinfection des outils de travail (en particulier des sécateurs),
  • Vêtements et les mains propres.
parasite

Les insectes hémiptères

Aphidiens (pucerons), cochenilles et insectes minuscules dotés ou non d’ailes ; leur appareil buccal leur permet de piquer et de sucer et ils se fixent en colonies denses, blanchâtres, vertes, noires ou roses sur toutes les parties des plantes mais surtout sur la limbe inférieur des feuilles, sur les jeunes pousses et sur les boutons floraux qu’ils recouvrent complètement.

Ils émettent une miellée dont les fourmis, qui contribuent à leur diffusion, sont très gourmandes. Les aphidiens sont parfois recouverts d’un duvet floconneux et les cochenilles d’un petit écusson compact et séreux, de couleur variable, ou d’un amas de filaments. Les aphidiens comptent parmi les vecteurs de virose les plus actifs.

Dommages :

  • Déformations, sécheresse des feuilles (en particulier apicales) qui se recroquevillent et des boutons,
  • Taches blanches,
  • Taches foncées sur la miellée,
  • Petites masses écumeuses,
  • Tumeurs sur les racines.

Comment lutter :

  • Produits phytosanitaires spécifiques (anti-aphidiens),
  • Lutte contre les fourmis.

Mouches ou insectes diptères

 On les appelle communément des mouches ; l’adulte est doté d’une seule paire d’ailes membraneuses, d’un appareil buccal capable uniquement de lécher et qui n’est donc pas directement nuisible. La larve est molle, sans pattes ; elle est dotée d’un appareil buccal suceur et provoque donc des dommages directs ; avant d’atteindre l’état d’adulte, la mouche passe par l’état intermédiaire de pupe ; elle s’installe dans la zone du collet, dans les bourgeons et dans l’épaisseur des feuilles.

Dommages :

  • Taches sèches sur les feuilles,
  • Hypertrophies, avortement et marcescence des boutons floraux,
  • Marcescence des bulbes et tubercules.

Comment lutter :

  • Désinfection du sol,
  • Traitements préventifs du matériau utilisé pour la reproduction végétative,
  • Utilisation de produits actifs par ingestion.

Les insectes hyménoptères

 Les hyménoptères adultes sont dotés de quatre ailes transparentes et d’un appareil buccal masticateur (vespidés) et sont donc directement nuisibles ; la larve est une chenille avec trois paires de pattes, pourvue ou non de fausses pattes ; elle atteint l’état adulte après être passée par une phase intermédiaire, celle de la nymphe, qui se déroule dans des nids particuliers (cellules) ou dans des cocons. Les adultes pondent les œufs dans les pousses ou dans d’autres parties de la plante ; les larves évoluent dans les feuilles ou les organes souterrains. La représentante la plus connue de ce groupe est l’abeille mellifère qui, elle, n’est pas nuisible aux cultures.

Dommages :

  • Protubérances (gales) sur le limbe foliaire,
  • Galeries dans les bulbes et les tubercules.

Comment lutter :

  • Ramassage et destruction des parties touchées,
  • Arrosage avec des produits actifs par ingestion.
larve sur un plant de tomate

Les insectes lépidoptères ou papillons

 L’adulte est un papillon, avec un appareil buccal lécheur et suceur et qui n’est donc pas nuisible. La larve est une chenille dotée de trois paires de pattes antérieures et d’un nombre variable de fausses pattes à l’arrière ; elle est dotée d’un appareil buccal masticateur et attaque toutes les parties des végétaux ; avant d’atteindre le stade adulte, elle passe par l’état de chrysalide dans des cocons.

Dommages :

  • Limbes foliaires rongés,
  • Galeries dans l’épaisseur de la feuille ; feuilles enroulées, contenant une larve et des cocons,
  • Jeunes plantules rongées au collet avec remontée des larves dans les tiges,
  • Installation des larves dans les graines.

Comment lutter :

  • Désinfection du sol,
  • Traitement préventif du matériau de reproduction,
  • Arrosage avec des produits actifs par ingestion.

Les insectes coléoptères

 Le hanneton est un représentant caractéristique des coléoptères, un insecte commun des jardins. L’adulte est doté d’ailes antérieures dures et rigides (élytres) qui recouvrent les ailes postérieures, membraneuses ; son appareil buccal est masticateur et donc directement nuisible. La larve est trapue, en forme de haricot, avec uniquement trois paires de pattes ; elles est dotée, elle aussi, d’un appareil masticateur et elle est très nuisible ; elle devient adulte après être passée par l’état de nymphe.

Dommages :

  • Feuilles, pousses et fleurs rongées et trouées,
  • Galeries dans les tiges et dans les organes souterrains.

Comment lutter :

  • Ramassage des adultes,
  • Travail du sol pour faire sortir les larves,
  • Désinfection de la terre.

Les acariens

 Araignées de toutes petites dimensions ou microscopiques ; leur corps est constitué d’une masse unique, doté de quatre paires de pattes et d’un appareil buccal capable de piqûres et de succion.

Dommages :

  • Flétrissure des plantes,
  • Feuilles recroquevillées,
  • Fleurs atrophiées,
  • Aspect pulvérulent de toute la plante à cause de la toile d’araignée serrée qui la recouvre,
  • Les bulbes et les tubercules se dessèchent aussi bien dans le sol que dans leur lieu de stockage.

Comment lutter :

  • Arrosage avec des produits phytosanitaires spécifiques dits acaricides.

Les nématodes

Vers (anguillules) microscopiques, répandus dans le terrain et dans les composts, dotés d’une résistance très élevée aux mauvaises conditions et aux produits phytosanitaires ; ils attaquent directement la partie racinaire des plantes et remontent dans les tiges. Du fait des blessures qu’ils produisent, ce sont de dangereux vecteurs de bactéries, de virus et de cryptogames.

Dommages :

  • Très graves entre autre à cause de la difficulté du diagnostic presque toujours tardif.
  • Grossissement des racines recouvertes de tubercules (gale).
  • Taches jaunes, brunes et gonflement des tubercules et des bulbes.
  • Déformations et fendillements des organes souterrains.
  • Ulcération sur les tiges.
  • Épaississement et nécrose des feuilles.
  • Nanisme et déformation des tiges.
  • Floraison difficile et difforme.

Comment lutter :

  • Désinfection du sol par la chaleur,
  • Utilisation de produits spécifiques.
rat des champs

Les rongeurs : rats et taupes

 Les rongeurs se nourrissent de racines, de bulbes, de tubercules et de graines mais les dommages qu’ils occasionnent sont surtout liés au fait qu’ils creusent des galeries dans le sol, en coupant tout ce qu’ils trouvent sur leur chemin. Cela peut expliquer la mort brutale de plantes qui étaient la veille encore en pleine santé et robustes, ou bien l’échec total de certains semis, provoqué par le bouleversement du sol. Les rongeurs marquent, par leur déjections, le chemin qui mène à leur nid et à tout leur territoire ; une communauté de ces animaux peut régner sur une surface d’une centaine à un millier de mètres carrés. Ils fabriquent des nids d’au moins 30 cm de profondeur, pourvus de plusieurs trous de sortie et de galeries qui mènent à des entrepôts où ils amassent des provisions : racines, tubercules, bulbes ainsi que des graines à l’exception du campagnol qui n’est pas granivore.

Les appâts empoisonnés n’ont pas beaucoup de succès avec les rongeurs que l’on peut capturer éventuellement avec des pièges placés à la sortie des galeries. On peut également procéder de cette manière pour les taupes, strictement insectivores et que, normalement, on devrait protéger, mais qui coupent toutes les racines qu’elles rencontrent lorsqu’elles créent leurs galeries.

Pour s’assurer de la présence de ces animaux dans les galeries et vérifier que les monticules de terre dans le potager ne sont pas le signe d’un territoire abandonné, il faut fermer le soir les ouvertures en faisant s’ébouler la terre à l’intérieur. Si les tanières sont habitées, le matin les voies d’accès auront été restaurées. De nos jours, on utilise beaucoup de petits appareils à ultrasons pour lutter contre ces animaux.