Créer un potager : préparation du terrain et organisation

Lorsque l’on acquiert un jardin, tout est à créer s’il s’agit d’un terrain non exploité. Par contre, s’il est en friche, il faudra recenser les espèces florales et fruitières encore présentes afin de les préserver. Ainsi, la présence de narcisses révèle la place d’anciens massifs, le raifort indestructible indique l’emplacement d’un potager. Les pivoines peuvent perdurer des siècles et signalent les anciens jardins fleuris.

préparation du sol

Une fois le recensement terminé et avant de se lancer dans les premiers travaux, il faut encore connaître avec précision le climat, l’exposition du jardin et la nature de son sol. Les plantes qui poussent spontanément dans le jardin sont aussi de bonnes indicatrices. Il faut aussi regarder les autres jardins du voisinage et les végétaux qui y prospèrent.

Le degré d’acidité ou d’alcalinité détermine la qualité du sol et conditionne les végétaux que l’on pourra y planter. Cette mesure est donné par un indice : le pH. La valeur 7 indique la neutralité, en dessous ce sont les terres acides et au-dessus les terres calcaires. Il existe dans le commerce des kits faciles à utiliser.

Il est également utile de connaître la texture du sol. Une terre peut être argileuse, si elle l’est trop, elle devient imperméable et collante. A l’opposé, les terres sableuses sont légères mais souvent pauvres. La terre peut aussi être limoneuse, elles sera alors riche. Une terse de jardin idéale devrait se composer de 20% d’argile, 40% de sable et 40% de limons.

Reste à concevoir son jardin.

Préparation de l’emplacement du potager

Désherbage de l’emplacement

Lorsque le sol le permet, la plupart des légumes développent leurs racines assez profondément afin d’utiliser l’humidité du sol, mais aussi de puiser plus largement dans les principes nutritifs de réserve. Pour cultiver une terre longuement délaissée, il faut avant tout la nettoyer de tous les végétaux qui l’encombrent. A l’aide d’une débroussailleuse, les ronciers et taillis seront tout d’abord rabattus. C’est ensuite au moment de leur repousse qu’il faudra les éradiquer.

L’utilisation de produits désherbants est très efficace mais il faudra aussi utiliser les pioches, les bêches et les crocs pour extirper les souches et autres grosses racines. Les jardiniers peuvent utiliser de nombreux produits pour lutter contre les mauvaises herbes. Il existe les désherbants de contact qui n’agissent que sur les parties touchées par le produit qui sont très utiles pour les massifs de fleurs, les carrés de légumes et le gazon. Ces désherbants de contact peuvent être aussi systémiques : ils se propagent alors jusqu’aux racines de la plante touchée et les détruisent. Ces produits sont très efficaces et viennent à bout de la plupart des plantes vivaces. De plus, ils ne laissent aucun résidu dans le sol qui redevient cultivable quelques semaines après. Il existe aussi des désherbants de pré-émergence qui agissent sur les graines en inhibant leur germination, ils s’appliquent en hiver. Enfin, les plus puissants sont ceux dits « totaux », à base de chlorate de soude qui s’emploient pour nettoyer les allées et restent actifs plusieurs mois dans le sol. Certaines plantes résistent malgré tout aux désherbants, c’est le cas des végétaux à feuillage coriace et aux racines très ramifiées comme le lierre et les prêles. Ce n’est qu’après des coupes régulières que, constamment privées de feuillage, elles disparaîtront.

On trouve souvent des arbustes et des arbres qui délaissés végètent. Il faut donc les nettoyer et les élaguer, surtout les arbres fruitiers. Pour bien fructifier, les arbres fruitiers ont besoin d’être taillés régulièrement. Cette opération demande un vrai savoir-faire, mais l’on peut faire appel à un spécialiste.

terrain

Défonçage de l’emplacement

 Une fois le jardin désherbé et débarrassé des végétaux indésirables, et s’il s’agit d’un terrain qui n’a jamais été utilisé à cet effet précédemment, il faut retourner la terre. Il faudra la travailler en profondeur et procéder à ce que l’on appelle le défonçage. Ceci peut se faire manuellement avec une pelle bêche. On peut aussi remuer la terre avec une motobineuse ou la labourer avec un tracteur. Il faudra profiter de ce bêchage pour incorporer au sol un fertilisant : fumier ou engrais de fond.

L’opération de défonçage doit porter sur une couche d’au moins 50 cm, profondeur suffisante quand le terrain est de bonne qualité. Son objectif principal est de faire en sorte que la couche superficielle cesse d’être compacte, d’amener au jour la terre profonde qui, au contact de l’oxygène de l’air se dégrade en donnant des composés minéraux simples, assimilables par les plantes.

Elle est remplacée par la terre de surface, chaude, souple, riche en substances nutritives, qui constituera un milieu approprié pour la vie des racines.

Un travail en profondeur permet de faire apparaitre à la surface pierres, cailloux, grosses racines, morceaux de bois et autres résidus végétaux dont la décomposition est longue et qui doivent être éliminés. On peut également supprimer les racines d’herbes adventices et des larves insectes qui succomberont.

Le fumier ne doit pas être enseveli sous toute l’épaisseur de la couche cultivable (50 cm) mais être couvert par 10 à 15 cm de terre seulement pour qu’il se trouve à portée des cultures.

Il est conseillé d’effectuer ces travaux de préparation profonde en automne car l’alternance de gel et de dégel, pendant l’hiver, brise les mottes; en revanche, la terre cultivée l’été devient trop friable et se dessèche. Les hivers doux sont également appropriés pour ces travaux, alors que lorsqu’ils sont rigoureux, il est difficile de travailler la terre.

Mise en culture de la terre

 La phase de défonçage est suivie de la mise en culture de la terre au cours de laquelle on brise encore plus les mottes, on comble les trous, on aplanit la surface avec une légère inclinaison de manière à utiliser au mieux l’exposition solaire et à favoriser l’écoulement des eaux.

Si le temps ne presse pas, la technique la plus rationnelle consiste à renvoyer au printemps suivant les travaux de mise en place définitive pour laisser les mottes, grossièrement subdivisées, subir l’action de désagrégation par les intempéries. Ce travail doit se faire avec une griffe ou, pour les petits potagers, avec un râteau, que l’on passera plusieurs fois selon des lignes perpendiculaires entre elles, jusqu’à ce que la couche superficielle soit bien nivelée et d’une granulométrie uniforme. Attention à ne pas broyer excessivement les mottes, ce qui remettrait en cause la structure glomérulaire du terrain qui deviendrait trop compact.

terre

Il faut toujours travailler la terre lorsqu’elle a un niveau d’humidité tel qu’elle ne forme pas une pâte s’accrochant sur les outils et qu’elle ne glisse pas. Les terres argileuses, en particulier, donnent des mottes très dures si on les travaille lorsqu’elles sont sèches, et des mottes compactes et imperméables si on les travaille lorsqu’elles sont trop mouillées.

Le terrain est maintenant prêt à être ensemencé, il ne reste plus qu’à acheter les semis ou les plants que vous souhaitez faire pousser dans votre potager et à programmer vos cultures pour avoir des légumes tout au long de l’année.

Étape 2 – Organisation du potager : plan et programmation des cultures

La programmation des cultures

Pour avoir des légumes toute l’année et être autosuffisant, 100 m² par personne environ sont nécessaires. Toutefois, certains jardiniers, plus expérimentés, obtiennent ce résultat avec 20 m². Le secret réside dans une organisation parfaite du travail, dans la programmation anticipée du plan de culture de manière à garantir une exploitation ininterrompue de tout le lopin qui doit pouvoir être cultivé intensivement. On y parvient grâce à une densité de semis élevée et à une succession rapide des différentes cultures. Des fertilisants abondants, des arrosages réguliers, des demis bien protégés vous aideront à réaliser cet exploit.

Malgré tout, le programme de culture doit pouvoir être modifié rapidement si des changements de situations inattendus, comme le climat, l’exigent sous peine de voir les cultures gravement endommagées. La plupart du temps, il est vain de vouloir récupérer les végétaux endommagés. Il est préférable de les remplacer rapidement par de nouvelles plantules, de la même espèce ou d’une autre. Votre choix sera fonction du calendrier des semis et des transplantations et, bien entendu, de la longueur du cycle de culture des légumes de remplacement.

Après les gros travaux de mise en culture, le terrain doit être subdivisé en parcelles et chacune sera réservée à une culture différente. Cela vous aidera à organiser votre travail. De plus, vous aurez la possibilité d’adopter des traitements différenciés selon les besoins de chaque légume et surtout vous pourrez calculer la surface nécessaire pour obtenir une quantité de produit déterminé.

Attention, la largeur des planches doit permettre un certain nombre d’opérations agricoles :, en règle générale, on crée des parcelles de 5m² (5 m de longueur sur 1 m de large). Le potager sera divisé grâce à des sentiers d’une largeur minimale de 30 cm, pour laisser le passage libre, pour la brouette par exemple.

Préparation de l'emplacement

Dans le système traditionnel d’irrigation par écoulement et infiltration, les planches sont surélevées par rapport aux sentiers qui jouent le rôle de canaux de distribution d’eau. Avec les systèmes modernes en pluie et en goutte-à-goutte, les planches et les sentiers peuvent se retrouver au même niveau, ce qui est un gain de temps pour le jardinier. Mais quel que soit la technique d’irrigation adoptée, certaines précautions s’imposent. Par exemple, si le terrain est compact et que l’on craint des stagnations d’eau, il faudra former des planches légèrement bombées, pour faciliter l’écoulement de l’eau. Par contre, si l’on craint la sécheresse et s’il faut économiser l’eau, on abaissera le niveau des planches par rapport à celui des sentiers pour que l’eau stationne plus longtemps et soit retenue en plus grande quantité.

Établir un plan pour son jardin

 Le potager familial est généralement installé à proximité de la maison. Il est situé de préférence dans une position ensoleillée et normalement à l’arrière de l’habitation, presque caché. De la sorte, le jardinier peut mettre en place sans complexe, les structures nécessaires à la culture potagère : caissons, tunnels, fosse à fumier, cabane à outils, etc…

La plupart des légumes ayant besoin de beaucoup de lumière, il est exclu de planter des arbres trop hauts autour du potager. Il y aurait alors trop d’ombre pour la végétation potagère, cela gênerait les opérations de culture et les racines de ces arbres rentreraient en compétition avec les racines des légumes pour l’absorption des substances nutritives et de l’eau. Prévoyez une clôture pour votre potager si vous voulez éviter que les intrus ne piétinent vos plantes. Une clôture est également utile pour préserver les légumes et les protéger de certaines sources de pollution, par exemple une route à forte circulation qui se trouverait à proximité de votre maison.

Le matériau le plus économique, le plus durable, le plus hygiénique, et aussi le plus agréable du point de vu esthétique, est le grillage en fer plastifié ou en fil plastique très léger. Il ne nécessite aucun entretien, n’abrite pas de parasites et n’est pas endommagé par les substances chimiques contenues dans les fertilisants et autres produits. Vous pouvez également mettre en place une haie de séparation, à condition qu’elle ne fasse pas trop d’ombre aux légumes cultivés.

Avant de commencer, il est indispensable d’effectuer un relevé topographique puis d’établir un plan. La conception d’un potager est plus complexe qu’il n’y paraît. Un dessin permet d’avoir une vision d’ensemble, de bien structurer les espaces, de tracer les allées et permet une meilleure association de vos légumes.

culture originale

Organisation de votre potager

Quelques mètres carrés de terrain suffisent pour créer un jardin potager. Avec un sol bien entretenu et enrichi régulièrement, il est tout à fait possible de récolter des fruits et des légumes tout au long de l’année. Il suffit pour cela de bien gérer l’espace et le temps. Pour exploiter au maximum sa terre, il faut faire des cultures mixtes en semant des plantes de cycles différents, par exemple des carottes avec des radis. Pour pouvoir récolter des légumes sur une période la plus longue possible, il faut étaler dans le temps les semis successifs d’un même légume ou semer des variétés différentes à végétation précoces, normales puis tardives.

Si on décide de cultiver des fruits et des légumes, il faut choisir avec soin l’emplacement du potager. Il est préférable de l’implanter là où le sol est le plus fertile. Pour le savoir il suffit de regarder les mauvaises herbes. Là où les orties et les fumeterres poussent en abondance la terre est riche. Il faut éviter les terrains caillouteux, notamment pour y cultiver des légumes racines. Il faut aussi éviter d’installer son potager aux abords des grands arbres dont les racines et l’ombre empêcheront la bonne végétation des légumes. Une fois l’endroit choisi, et si l’on veut mettre en culture un terrain vierge, il faudra au préalable le travailler en profondeur, et procéder à ce que l’on appelle le défonçage. Par la suite, il faut structurer l’espace. Avant les légumes s’alignaient sur de longues rangées, méthode qui reste valable pour les grands potagers. Pour des terrains plus petits, la culture en carré est plus simple.

Dans un potager, le sol est mis à rude épreuve par une culture intensive de légumes de toutes sortes et qui se succèdent sans arrêt. Pour obtenir sur de nombreuses années de très belles récoltes, il faut pratiquer dans son potager l’assolement et la rotation des cultures. L’assolement consistant chaque année à laisser une partie de son jardin sans culture ou de la semer avec de l’engrais vert. Quant à la rotation des cultures, elle permet de bien gérer les différentes composantes du sol. Outre cette rotation, il est utile de savoir que certaines espèces n’aiment pas la présence de certaines autres ou, à l’inverse, profitent de la présence de plantes « amies ».

Le sol possède naturellement un certain niveau de fertilité lié à la composition chimique des particules qui le constituent. La culture de plantes potagères, même à l’échelle familiale, appauvrit en permanence la terre en la privant de ses éléments. Il est donc nécessaire d’intervenir et d’apporter les minéraux qui restaurent des conditions optimales pour les cultures successives. C’est la raison pour laquelle il faut, tous les ans fertiliser votre sol.

Après cela, il ne vous restera plus qu’à commencer l’exploitation de votre nouveau potager.